J’interroge le portrait photographique en présentant des univers intimes où l’amorce du processus est ma relation avec les modèles.

Mes images mettent au premier plan des êtres limites, entre le féminin et le masculin, l’ingénu et le sauvage, le vulnérable et l’invincible. Je cherche à faire ressortir d’eux une sorte de conscience de leur propre image, leur permettant d’accepter celle-ci au point d’accepter celle-ci et de l’assumer. Je les choisis justement pour ce caractère particulier récurrent qui me permet d’explorer des éléments physiques qui peuvent paraître atypiques. Je leur demande parfois de se dénuder, d’autres fois il m’arrive de les parer de quelques vêtements et d’accessoires, et ils sont tous assujettis à mes directives, susceptibles paradoxalement, de faire émerger l’essence du modèle.

Entre la pause et l’attente, on peut se demander s’ils recherchent mon approbation ou celle d’éventuels regardeurs. C’est cette suggestion de rencontre entre un sujet et celui qui regarde la photographie qui devient alors le point sensible de mon travail.